Alexandre, directeur d’agence chez LIP depuis 2006, revient sur 20 ans d’intérim

interview directeur agence alexandre boesch

Alexandre Boesch a rejoint l’aventure LIP en septembre 2006 en tant que septième membre. Depuis 2011, il dirige l’agence d’intérim spécialisée dans les métiers de la mécanique et de la carrosserie à Lyon. À 54 ans et presque deux décennies après son intégration chez LIP, il revient sur son parcours, partageant les défis qu’il a rencontrés ainsi que ses succès. Avec une sincérité touchante et une pointe de nostalgie, il évoque le passé, en comparant l’intérim d’autrefois à celui d’aujourd’hui. Attachez vos ceintures, nous passons à la vitesse supérieure !

Guide complet de l'intérim

Quel est ton parcours avant LIP ?

J’ai suivi une formation en alternance en électromécanique et, après mes études et 3 années de salariat, à 23 ans j’ai dû effectuer mon service militaire. À mon retour, mon entreprise avait mis la clé sous la porte, j’ai donc retrouvé un emploi dans l’électromécanique, tout en cultivant ma passion pour la mécanique.

Un jour, mon oncle, propriétaire d’un petit atelier de mécanique à Décines près de Lyon, m’a offert l’opportunité de racheter son affaire. Je me suis alors lancé dans une activité de négoce automobile pendant cinq ans, où nous achetions, revendions et réalisions de la petite mécanique sur les véhicules. Malheureusement, pour des raisons économiques, j’ai dû fermer l’atelier en 2000 et me réorienter vers des missions d’intérim en tant que mécanicien. C’est ainsi qu’une de ces missions s’est transformée en un CDI, jusqu’à la fermeture de l’atelier en 2006.

Comment es-tu arrivé dans l’aventure LIP ?

En 2006, ma tante, en couple avec Fernand (un ami de Fabrice, le président fondateur), m’a conseillé de me rendre à l’agence de Fabrice, où des opportunités d’emploi étaient disponibles. Entre mai et juin 2006, j’ai passé plusieurs entretiens, dont un avec Fabrice, et le 4 septembre, j’ai commencé en tant que chargé d’affaires dans le secteur de l’automobile, mécanique générale et du transport spécialisé. Eh oui, j’ai été le septième salarié de l’entreprise ! Comme au craps, le 7 et le 11, ça gagne !

De 2006 à 2011, le réseau LIP s’est structuré, et j’ai changé d’agence à trois reprises. J’ai eu l’occasion de travailler avec un chargé d’affaires en tuyauterie et par la suite de former des chargés d’affaires qui ont quitté leur poste, le métier étant trop exigeant, ainsi que des assistantes pour la partie administrative.

Démarrez votre recrutement

Malgré les défis, je suis resté résilient jusqu’en 2014. J’avais besoin d’un binôme plus fiable et ambitieux, c’est pourquoi j’ai décidé d’embaucher l’un de mes intérimaires pour lequel je voyais un grand avenir. Il a travaillé à mes côtés pendant quatre ans en tant que chargé d’affaires expert. En 2016, j’étais particulièrement fier, car mon agence réalisait d’excellentes marges pour le Groupe LIP ! Nous étions deux à gérer jusqu’à 75 intérimaires l’été au planning et avions de nombreux nouveaux clients. L’activité était vraiment florissante.

Au fil des années, il est devenu évident que la concurrence sur notre marché se renforçait. En plus de cela, mon collègue est parti de manière inattendue à la fin de 2018, me laissant seul pour gérer un planning de 55 intérimaires. Ça a été vraiment très compliqué ! C’est à ce moment qu’Henri, un candidat intérimaire, a postulé chez l’un de mes clients, mais sans succès. Nous avons alors sympathisé, et j’ai réalisé qu’Henri était le candidat idéal pour prendre la relève. Avec ses 35 ans d’expérience dans le secteur automobile, il n’était pas du tout un pingouin, comme il aime à le dire !

Il maîtrisait le jargon et connaissait parfaitement les aspects techniques du métier, ayant occupé des postes allant de technicien à chef d’atelier, ainsi que directeur de centre auto chez Feu Vert, où il supervisait une équipe de 30 personnes. En résumé, il avait le profil idéal !

Quel poste occupes-tu actuellement ?

Depuis 2011, je suis directeur de l’agence mécanique à Lyon. Elle est située au 144 Rue Garibaldi, qui fut le siège historique du Groupe LIP. Nous sommes deux dans l’agence, je suis en binôme avec Henri, mon acolyte depuis plus de 7 ans. L’année prochaine, nous prévoyons de recruter un chargé d’affaires pour préparer le départ à la retraite de Henri, dans quelques années.

Te projetais-tu si longtemps dans l’entreprise ? 

On m’avait dit que l’entreprise de Fabrice marchait bien et j’ai tout de suite eu des atomes crochus avec lui. Je croyais en ses projets de développement, faire de la qualité dans l’intérim, de la spécialité, du qualifié pour se différencier des concurrents. Pour notre activité, il a fallu cinq ans pour qu’on soit connu sur le marché lyonnais.

Quel est ton meilleur et ton pire souvenir chez LIP ? 

J’ai eu des mauvais souvenirs, on ne va pas se mentir, mais j’ai eu aussi beaucoup de bons ! Comme celui d’avoir été nommé directeur d’agence et d’avoir aussi gravi les marches d’un podium pour ma remise d’oscar en 2017 qui était la récompense de mes résultats de 2016.

LIP est une société solide et rien que ça, c’est une sacrée chance, surtout dans les périodes difficiles. Les années 2018 à 2022 ont été très compliquées pour moi, tant personnellement que professionnellement. J’ai toujours eu le soutien du patron et je lui en serai toujours reconnaissant. Pas facile de vivre une séparation, une garde d’enfants, des amplitudes horaires, les années covid, la baisse des commandes clients, sans compter la baisse de revenu… Cela générait beaucoup de charge mentale, de stress et d’inquiétude !

Quel a été le plus grand défi à relever pour LIP selon toi ? 

Sans hésitation la digitalisation du métier. Maintenant, tout ou presque peut être automatisé. On doit se moderniser, suivre le rythme si on veut rester compétitif car le retard, c’est très pénalisant pour le business. Il faut avancer avec son temps même s’il est clair qu’il avance plus vite que nous sur de nombreux sujets. Heureusement, LIP est une entreprise agile, qui n’a pas peur du changement et de se remettre en question.

Et l’ambiance, a-t-elle changé en 20 ans ?

Elle n’a pas changé, nous avons toujours nos moments conviviaux, ils font partie de notre ADN. J’ai toujours apprécié ces moments, ça permet de discuter de tout et de rien, avec des collègues de tous les horizons. De toute façon, je ne me vois pas dans une autre société, j’ai tout ce qu’il faut pour être heureux chez LIP et l’ambiance y est bien sûr pour beaucoup.

Que peux-tu nous dire sur l’évolution de l’intérim depuis tes débuts ?

En près de 20 ans de boîte, j’ai connu l’évolution de la mentalité des travailleurs. Les candidats étaient volontaires, investis, ils ne faisaient pas de vague quand on les déléguait chez nos clients et ils étaient particulièrement fidèles à leur agence. Aujourd’hui, c’est tout à fait autre chose, notamment depuis le covid.

Je trouve qu’on fait davantage de social auprès des candidats et des intérimaires. L’humain reste bien évidemment au cœur de tout et ça, ça ne changera jamais dans le secteur mais le personnel intérimaire que j’ai connu de 2006 à 2018 est bien différent aujourd’hui. Ils ont d’autres attentes, d’autres critères, d’autres préoccupations qui nous obligent à nous adapter constamment. Et c’est pareil du côté de nos clients ! Notre force chez LIP, c’est clairement l’adaptation. On constate et on agit en conséquence pour fidéliser le plus possible clients et intérimaires.

Concernant le marché de l’intérim dans l’automobile, je tiens également à souligner son évolution, notamment avec l’arrivée de nouveaux acteurs de l’intérim dans les métiers de la mécanique et l’arrivée massive de véhicules avec les nouvelles technologies hybrides et électriques. Cela a pour impact d’espacer les entretiens donc la baisse de chiffres d’affaires des ateliers. Tout cela engendre des changements majeurs dans nos critères de recrutement. Un mécanicien doit s’y connaître en électricité, en électronique et bien évidemment, en mécanique classique. Le métier a changé, il évolue sans que les conditions salaires suivent. Alors ces mécaniciens, ces carrossiers, ont tendance à quitter le salariat pour l’entrepreneuriat, ou bien ils changent complétement de branche. Par exemple, j’avais sélectionné un candidat sur une cvthèque, il avait un parcours de technicien auto en béton, 25 ans de métier qui l’a amené à travailler dans une crèche pour ne plus subir la pression d’un atelier mécanique à qui on demande toujours plus de productivité aux salariés !

Dans 20 ans, où te vois-tu ? 

J’ai 54 ans, donc j’aurais normalement pris ma retraite depuis un moment. Mon rêve ? C’est de m’installer aux Philippines, à Bali ou en Thaïlande. Je ferais probablement les 3, je compte bien voyager pour profiter du soleil, de la mer et de l’ambiance sympa de ces pays. J’aspire à une vie tranquille, loin des soucis du quotidien. Mais rester sans rien faire, ce n’est pas trop mon truc. Du coup, je pense me lancer avec ma compagne dans un petit business en lien avec le tourisme. Je sais d’avance que je ne serai pas malheureux !

Et dans 20 ans, comment tu imagines LIP ? 

Je pense que Fabrice est trop attaché à sa boîte pour la vendre, en tout cas, ma plus grande crainte, c’est que LIP soit rachetée. Fabrice est jeune, et pour l’instant, tout ce qu’il fait, il réussit ! Il a confiance en ses équipes, il a su s’entourer des bonnes personnes pour en arriver là et pour continuer son développement, tout en s’économisant. J’espère sincèrement que LIP sera toujours LIP.

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