Le contrat CDI intérimaire a fait l’objet d’une étude auprès des agences d’intérim et des salariés

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Le contrat CDI intérimaire n’a pas fini de faire parler de lui ! Quatre ans après son lancement, une récente étude révèle les avantages et les inconvénients de ce contrat pour les intérimaires, les entreprises et les agences d’intérim. Depuis 2015, le Groupe LIP a signé plus de 100 CDI intérimaires. Ce nouveau contrat a permis de proposer des missions plus longues et plus fiables à nos candidats les plus motivés. Découvrons ensemble les résultats de la dernière étude menée au sujet de ce dispositif.

Décryptage du CDI intérimaire dans l’étude réalisée par l’Observatoire de l’intérim et du recrutement

Au cours de l’année 2017, deux enquêtes ont été réalisées auprès de 1 530 salariés, 13 agences d’intérim et 5 entreprises utilisatrices pour connaître les parcours, les profils et les difficultés liés au contrat CDI intérimaire. Faisons le point sur le rapport final rendu le 19 février 2018 par l’Observatoire de l’intérim et du recrutement.

Les principales caractéristiques de ce contrat de travail temporaire particulier

Créé en 2013 et lancé officiellement en mars 2014, le CDI-I permet de « réaliser des missions d’intérim dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée ». L’employeur du salarié est l’agence d’intérim mais la personne en CDI intérimaire peut travailler dans une entreprise utilisatrice sans être soumis à une durée maximale de mission (contre 18 mois pour un contrat d’intérim classique).

Un CDI-I doit être composé d’éléments obligatoires, à savoir :

  • Trois professions maximum pour lesquelles l’intérimaire est compétent ;
  • Un périmètre de mobilité (50 km par exemple) ;
  • Une garantie minimale mensuelle de rémunération (GMMR) au moins égale au Smic.

En cas de période sans activité, appelée intermission, l’intérimaire en CDI-I est rémunéré à hauteur de la GMMR inscrite sur son contrat de travail. Enfin, les salariés en CDI intérimaires ne perçoivent ni indemnité de fin de mission (IFM) ni indemnité compensatrice de congés payés (ICCP).

L’impact de la loi Rebsamen sur le CDI intérimaire

Les contrats classiques de travail temporaire ont une durée maximale de 18 mois. Conscient que cette limite empêche les entreprises de faire appel à des intérimaires, une loi a été votée en 2015 pour augmenter cette durée. C’est le 17 août 2015 que la loi Rebsamen est entrée en vigueur afin de permettre aux agences d’intérim d’allonger la durée des missions jusqu’à 36 mois. Le délai de carence est également supprimé.

Grâce à cette réforme, les entreprises utilisatrices se sont davantage intéressées à ce type de contrat temporaire qui facilite le recrutement et la formation d’un personnel qualifié et disponible sur le long terme, idéal pour mener des projets de A à Z.

Comment sont choisis les salariés répondant aux exigences du CDI intérimaire ?

Compte tenu de la responsabilité engagée par nos experts en recrutement, ils doivent accorder une attention particulière au ciblage des intérimaires susceptibles de décrocher un contrat CDI-I.

D’après l’étude, deux principaux critères sont pris en compte pour choisir les candidats pouvant signer un CDI-I :

– L’employabilité de l’intérimaire en prêtant attention à ses compétences, ses qualifications et sa motivation. Cela dépend également du volume de demandes des entreprises d’un même secteur d’activité. Ces éléments sont indispensables pour s’assurer d’un placement sur le long terme de l’intérimaire en CDI-I ;

– La confiance car chez LIP, elle fait partie des trois valeurs de l’entreprise. Nos experts en recrutement instaurent une relation de proximité avec chacun de leurs intérimaires et sont capables de leur proposer des contrats fiables et durables. L’ancienneté d’un intérimaire inscrit en agence d’intérim est également un critère important qui permet de vérifier son implication et sa disponibilité.

Quel est le profil des salariés en contrat CDI intérimaire ?

D’après l’étude réalisée par l’Observatoire de l’intérim et du recrutement, les travailleurs temporaires en CDI-I ont entre 30 et 50 ans et sont plus qualifiés que la plupart des autres intérimaires. Concernant les domaines d’activité, l’Industrie est surreprésentée (54%) tandis que le BTP (15%), les services tertiaires (14%) et le transport (6%) peinent à recruter des personnes en CDI intérimaire. De nombreux efforts restent encore à faire pour répondre aux problématiques du marché de l’emploi.

Quelles sont les raisons d’accepter ou refuser un CDI-I ?

Les raisons qui poussent les intérimaires à accepter ou refuser un CDI-I sont variées mais toutes font remonter les avantages et les inconvénients de ce type de contrat hybride entre CDI, CDD et intérim.

Signer un contrat CDI intérimaire pour réaliser des projets personnels et atteindre une stabilité financière

Le CDI intérimaire offre une stabilité et une sécurité de la rémunération, notamment grâce au versement de la garantie minimale mensuelle de rémunération. Cela facilite la réalisation de projets personnels comme l’achat ou la location d’un logement, obtenir un prêt pour une voiture, ou prévoir des vacances par exemple. De plus, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle s’améliore considérablement et l’intérimaire se sent davantage considéré socialement. Enfin, le CDI-I est souvent vu comme un tremplin vers une embauche en CDI classique au sein de l’entreprise utilisatrice.

Les inconvénients constatés dans la pratique du contrat CDI intérimaire

Attention cependant, les résultats de l’étude prouvent que ce nouveau contrat ne jouit pas encore d’une notoriété suffisamment importante pour rassurer les administrations et les organismes financiers. Malheureusement, le terme « intérimaire » reste associé à précarité et ne permet pas aux salariés ayant un CDI-I d’accéder à tous les services sans difficulté.

Pourquoi certains candidats refusent de signer un CDI-I ?

Les intérimaires sont conscients de la perte de revenu générée par la signature d’un CDI-I et c’est la principale raison pour laquelle ils refusent de signer ce contrat. En effet, les indemnités de congés payés et de fin de mission ne sont plus versées. Les travailleurs temporaires interrogés dans le cadre de l’enquête ont également fait part de la perte de liberté liée à l’obligation d’accepter les missions correspondant aux trois emplois indiqués sur leur contrat de travail.

Dans ce cas, il peut arriver que certains intérimaires décident de démissionner d’un CDI-I pour accepter des missions de travail temporaire qui sont moins contraignantes mais également moins sécuritaires. Ce cas de figure est rare et signifie que l’information fournie au salarié n’est pas assez claire ou complète, et c’est aux professionnels du recrutement de s’assurer que tous les éléments ont été abordés lors de la signature du CDII.

Quels sont les impacts du CDI-I sur les agences d’intérim ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la mise en place du CDI-I n’a pas été sans impact pour les agences d’intérim. Les activités, les outils et les missions de nos experts en recrutement ont dû être adaptés à ce nouveau contrat spécifique.

Ils ont également dû repenser leurs relations avec les salariés intérimaires, notamment dans les termes employés qui ont changé ; on parle « d’ordres de missions » et non plus de « propositions » par exemple. Ils doivent aussi assurer un suivi plus régulier et consciencieux de leurs intérimaires en CDI-I.

Pour les agences d’intérim, le CDI-I représente un niveau d’engagement et de responsabilité plus important que les contrats classiques d’emploi temporaire. Elles doivent donc limiter au maximum les intermissions, fidéliser les intérimaires mais aussi les entreprises utilisatrices qui, après avoir adopté le concept, sont à même de demander à l’agence de TT un recrutement en CDI-I.

Enfin, nos équipes doivent réaliser des entretiens professionnels. Comme tout employeur, ils ont l’obligation de recevoir leurs intérimaires chaque année pour faire un bilan de l’année passée et évoquer les perspectives de l’année à venir. Cette nouvelle mission se rapproche davantage des Ressources Humaines et impliquent une connaissance approfondie de ce processus.

Les agences d’intérim sont le premier relai d’informations pour expliquer le CDI intérimaire

L’étude menée par l’Observatoire de l’intérim et du recrutement révèle que 66% des intérimaires ayant signé un CDI-I ont eu connaissance de ce type de contrat grâce à leur agence d’intérim. Progressivement, l’information se diffuse en dehors de ces agences, notamment parce que les intérimaires se connaissent entre eux et comparent régulièrement leurs conditions de travail.

Quatre ans après le lancement du contrat CDI intérimaire en France, de nombreux efforts doivent encore être fournis par toutes les parties prenantes. Intérimaires, entreprises utilisatrices et agences d’emploi doivent collaborer pour permettre aux intérimaires d’en bénéficier et au grand public de le considérer comme un contrat de travail avantageux.

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